La prévention des TMS est un enjeu de santé au travail, un enjeu de santé publique ! Le monde de la prévention brandit cette phrase comme un slogan qui fait consensus.
Il suffit de regarder les campagnes nationales sur le mal de dos orchestré par l’assurance maladie pour s’en persuader. Pourtant la culpabilité, la stigmatisation si vous ne rentrez pas dans les schémas biomécaniques prescris ou encore les injonctions à « plier les genoux et garder le dos droit » sont autant de messages qui ont donnés les effets inverses à celui escompté. L’assurance maladie qui prend à cœur un sujet aussi sensible le fait pour notre bien être, c’est son rôle, mais aussi pour ses comptes, nos comptes.
Vous allez me rétorquer que « c’est bien de le dire mais mettre la prévention en mouvement au sein de l’entreprise c’est beaucoup plus difficile ». Vous avez entièrement raison. Par contre avons-nous la bonne méthodologie pour y parvenir ?
D’abord les chefs d’entreprises, les managers ou bien les salariés eux même ont bien d’autres choses à faire et l’on entend les acteurs de l’entreprise nous dire « ce n’est pas la priorité du moment » ou « chaque année je fais des formations gestes et postures donc je suis dans les clous ». Pourtant les TMS persistent et désorganisent.
Ensuite cela fait plus de 40 ans que les entreprises, à coup de milliards d’euros, utilisent les fonds de formation collectés par les OPCA directement financé par leurs cotisations pour former les salariés, managers et chefs d’entreprise avec l’espoir de faire baisser les courbes des AT/MP donc de l’absentéisme sur cette problématique des TMS. Ce système avait pour objectif la baisse de la fréquence des TMS et sans stigmatiser un système, il semble à bout de souffle.
Quels en sont réellement les résultats ?
Difficile à dire puisque les TMS augmentent de 10% par an avec des coûts directs et indirects importants. Le retour sur investissement des formations est une fois de plus difficile à chiffrer, à mesurer tant les habitudes sont prises de former 1 ou 2 groupes par an sans regarder de plus près les résultats.
Nous devons faire amende honorable. Les formations dites « classiques » où nous voyons, en présence, une petite dizaine de stagiaires, pas toujours impliqués souvent obligés qui viennent pour ingurgiter du savoir par un formateur, aussi compétent soit-il, qui leur explique ce « qu’il faut faire » semble révolu. Pire, de la défiance de la part des « formés » qui attendent ce valeureux formateur, dans l’atelier pour lui prouver que ses discours projetés sur mur blanc ne tiennent pas face à la réalité du « vrai » travail. C’est pour cette raison qu’il est temps de faire autrement dans la prévention des TMS.
Changeons de point de vue et construisons ensemble la prévention de demain.
Comment ?
Tout d’abord partons des situations de travail avec humilité et bienveillance en considérant cet « expert du quotidien » comme compétent dans son savoir faire en le valorisant mais aussi en pointant les axes d’amélioration dont nous sommes à notre tour « expert du quotidien ». Faisons confiance à celui qui est sur son poste de travail, quel qu’il soit, pour nous raconter son histoire dans toutes ses composantes. Déjà cette considération lui permettra de se sentir utile et d’accepter s’il le souhaite nos remarques, ensuite nous l’accompagnerons pour co-construire avec lui les outils de prévention avec un objectif de pérennité et de performance. La dimension humaine doit aussi s’inscrire dans la dimension collective, il faut donc aborder l’organisation du travail, la reconnaissance, les process … pour que la démarche préventive dont toute l’entreprise a besoin ne soit pas un slogan mais une réalité.
Ensuite travaillons sur tous les aspects d’une formation : Le format (morcelé), les contenus (digitaux), l’application sur le terrain et une meilleure connaissance des stagiaires (bilans individuels préventifs) sont autant de pistes qui sont traitées et pour lesquelles nous axons nos accompagnements qu’ils soient au format de l’entreprise ou qu’ils soient adaptés à l’individu.
Enfin nous devons assurer un suivi, qui engage tout le monde dans cette démarche préventive, par la mise en place d’outils au sein des collectifs de travail et en accord avec les salariés, managers et dirigeants pour diminuer l’absentéisme, car c’est bien de cela dont il s’agit.
Toutes nos formations commencent ainsi : Parlez-nous de vous !
20/06/19 Par la rédaction Consilhom